Les GAFAM bénéficient de régimes fiscaux plus avantageux que ceux des entreprises traditionnelles en Europe.
Le manque d’unanimité entre les États membres de l’UE freine l’adoption d’une taxe sur les services numériques, en raison de priorités divergentes.
La nature dématérialisée des services numériques complique la détermination de leur base imposable et la localisation de leurs bénéfices.
Si l’on évoque souvent qu’une fiscalité plus lourde en Europe pourrait freiner les investissements numériques, d’autres facteurs sont à considérer : stabilité réglementaire, accès au marché européen, etc.
Le projet d’impôt minimum mondial (OCDE, G20) vise à réduire l’attractivité des paradis fiscaux, mais n’empêche pas complètement les stratégies d’optimisation fiscale de certaines entreprises du numérique.
directeur de recherche CNRS à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Oana Goga
directrice de recherche Inria à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
Les données que nous laissons sur des sites web sont partagées et vendues, notamment afin d’influencer nos comportements d'achat en ligne via des publicités ciblées.
Pour cibler plus efficacement nos besoins, les plateformes en ligne utilisent des algorithmes très performants pour connaître et prédire nos comportements.
Le programme MOMENTOUS vise à comprendre si les algorithmes peuvent exploiter les traits psychologiques et cognitifs des individus afin d’influencer leurs comportements.
Nous manquons de données sur les publicités qui ciblent les chaînes YouTube destinées aux enfants, ce qui accentue leur exposition au danger.
Un accès plus transparent aux données des plateformes en ligne est essentiel pour mener des actions de réglementation efficaces.
professeure émérite en sciences économiques à l’Université Paris Dauphine
Charles Thibout
docteur associé au CESSP et chercheur associé à l'IRIS
En bref
Les Big Techs ont créé des outils indispensables au point de redéfinir nos manières de communiquer, de nous informer et même de consommer.
De nombreux commerces doivent, par exemple, se conformer aux règles commerciales d'Amazon pour améliorer leurs ventes.
Aujourd'hui, Google « s'indigénise » en France, notamment avec l'obtention en 2013 d'un siège au conseil d'administration de la section parisienne du MEDEF.
Les Big Techs sont capables de tenir tête à des institutions nationales, en témoigne le bras de fer de Google et Facebook avec le gouvernement australien en 2021.
Le budget total de la R&D en France, public et privé confondus, est de 60 milliards d'euros, contre 200 milliards de dollars pour les GAFAM, presque exclusivement pour le digital.