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Puissances spatiales : comment les technologies critiques émergent des partenariats public-privé

Fiona Wood_VF
Fiona Wood
analyste en stratégie des politiques scientifiques, technologiques et d'innovation
Mostafa Hassanalian_VF
Mostafa Hassanalian
professeur agrégé au département de génie mécanique de l'université New Mexico Tech
En bref
  • En 1967, le Traité de l’espace signé par les grandes puissances affirme que l’espace est un bien commun de l’humanité, puis, en 1979, l’Accord sur la Lune stipule l’absence de la propriété des ressources.
  • Or, l’exemple du programme Artémis de la NASA montre que ce cadre est réinterprété et complété à mesure que les activités spatiales commerciales se développent.
  • La croissance de l’économie spatiale repose sur une concurrence dans les technologies critiques et émergentes (CET), comme l’IA, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les services cloud, les drones, etc.
  • Avant toute chose, le leadership technologique dépend de l’investissement dans le capital humain.
  • Trois grands défis structurent le secteur spatial : repenser la formation, attirer des capitaux dans un secteur à risque et permettre l’accès aux infrastructures grâce à des partenariats intersectoriels.

L’économie spa­tiale est en pleine ébul­li­tion. En juil­let 2021, la via­bil­ité com­mer­ciale des vols spa­ti­aux privés a été démon­trée par deux entre­pris­es : Vir­gin Galac­tic de Richard Bran­son et Blue Ori­gin de Jeff Bezos. La même année, le rover Zhurong de l’administration spa­tiale nationale chi­noise (CNAS) a fait son appari­tion sur Mars aux côtés de Per­se­ver­ance (NASA). Tan­dis que les ana­lystes esti­ment le marché du secteur spa­tial à env­i­ron 1,8 mil­liard de dol­lars d’ici 2035, ces pro­grès met­tent en lumière de nou­velles manières d’aborder l’espace, mêlant gou­verne­ments et entre­pris­es privées.

Cette économie nou­velle com­prend divers­es activ­ités qui vont du déploiement de satel­lites pour des sys­tèmes de nav­i­ga­tion au tourisme spa­tial en pas­sant par l’exploration plané­taire. La mis­sion Drag­on­fly pro­gram­mée par la NASA pour 2028 est un bon exem­ple de col­lab­o­ra­tion entre le pub­lic et le privé. Celle-ci va per­me­t­tre à un drone volant de nav­iguer dans l’atmosphère de Titan, une des lunes de Sat­urne. Pour ce faire, le robot sera équipé de tech­nolo­gies privées déjà util­isées par l’hélicoptère Inge­nu­ity sur Mars. Le Fal­con Heavy de SpaceX est déjà réservé pour son lance­ment. Ces col­lab­o­ra­tions nou­velles ont pour con­séquence d’accroître les capac­ités spatiales.

Évolution des cadres juridiques et réglementaires

Les bases juridiques des activ­ités spa­tiales ont été jetées par le Traité sur l’espace extra-atmo­sphérique de 1967 qui désigne l’espace comme un bien com­mun de l’humanité, et par l’Accord sur la Lune de 1979, qui inter­dit la pro­priété des ressources. Cepen­dant, ces cadres sont réin­ter­prétés et com­plétés à mesure que les activ­ités spa­tiales com­mer­ciales se dévelop­pent. Par exem­ple, les accords Artémis de 2020, aux États-Unis, représen­tent l’une de ces évo­lu­tions, créant des accords mul­ti­latéraux non con­traig­nants pour la coopéra­tion spa­tiale. En juil­let 2025, 56 pays ont signé ces accords. Par­al­lèle­ment, les pro­grammes spa­ti­aux nationaux se sont mul­ti­pliés à l’échelle mon­di­ale, la loi spa­tiale européenne de la Com­mis­sion européenne de juin 2025 vise explicite­ment à assur­er le lead­er­ship de l’UE dans l’économie spa­tiale. Ces ini­tia­tives poli­tiques coïn­ci­dent avec des pro­grès tech­nologiques, notam­ment dans le domaine de l’IA et de la robo­t­ique, deux secteurs clefs qui ont par­ticipé à réduire les coûts des vols spa­ti­aux et accélér­er l’innovation.

Les intérêts com­mer­ci­aux ont égale­ment façon­né l’environnement régle­men­taire. Les États-Unis ont légiféré sur l’extraction des ressources spa­tiales pour leurs citoyens en 2015 – le Lux­em­bourg, les Émi­rats arabes unis et le Japon ont adop­té des dis­po­si­tions sim­i­laires. Plus récem­ment, en août 2025, les décrets prési­den­tiels de la Mai­son-Blanche ont mis l’accent sur le lead­er­ship com­mer­cial des États-Unis dans le domaine spa­tial. Cette ori­en­ta­tion poli­tique reflète les attentes selon lesquelles l’économie spa­tiale per­me­t­tra de fournir un accès Inter­net par satel­lite, une nav­i­ga­tion améliorée, un com­merce en orbite ter­restre basse, du tourisme spa­tial, de la pro­duc­tion indus­trielle dans l’espace, l’exploitation minière des astéroïdes et des colonies poten­tielles au-delà de la Terre. Ces oppor­tu­nités plus ou moins futur­istes sont soumis­es à des défis impor­tants, notam­ment les risques crois­sants pour les satel­lites et les mis­sions face aux débris spa­ti­aux en orbite basse.

Alors que les États-Unis, la Russie et la Chine sont respon­s­ables de la plu­part des débris orbitaux, le cadre régle­men­taire reste sous-dévelop­pé. L’absence de déf­i­ni­tions com­munes dis­tin­guant les débris des objets fonc­tion­nels com­plique l’évaluation des risques et donc les déci­sions d’investissement créant dès lors une incer­ti­tude qui pour­rait frein­er la crois­sance du secteur.

Le rôle stratégique des technologies critiques et émergentes

La crois­sance de l’économie spa­tiale repose sur une con­cur­rence plus large pour le lead­er­ship dans les tech­nolo­gies cri­tiques et émer­gentes (CET, en anglais). Ces tech­nolo­gies, sou­vent à dou­ble usage (civil/économique et de défense), com­pren­nent l’IA, les semi-con­duc­teurs avancés, l’informatique quan­tique, les ser­vices cloud, les drones, le GPS, les satel­lites et la fab­ri­ca­tion des matéri­aux avancés. L’aspect « cri­tique » fait essen­tielle­ment référence aux tech­nolo­gies émer­gentes capa­bles de génér­er des per­cées dans des domaines clés d’intérêt nation­al. Les CET se car­ac­térisent par leur nou­veauté, leur com­plex­ité et leurs besoins en ressources. Elles s’appuient égale­ment sur une chaîne d’approvisionnement com­posée de pro­fes­sion­nels haute­ment qual­i­fiés issus de divers domaines de con­nais­sances, capa­bles de col­la­bor­er à l’échelle mon­di­ale et sans entrave dans plusieurs secteurs.

Les CET sont au cœur des indus­tries à forte inten­sité de con­nais­sances et de tech­nolo­gies (KTI, en anglais), qui ont con­tribué à hau­teur de plus de 9 000 mil­liards de dol­lars de revenus à l’échelle mon­di­ale en 2022, soit 11 % du PIB mon­di­al. Cinq économies : les États-Unis, la Chine, l’UE-27, le Japon et la Corée du Sud représen­taient 80 % de la valeur mon­di­ale des KTI, soulig­nant la con­cen­tra­tion des capac­ités tech­nologiques. Cette con­cen­tra­tion a don­né lieu à des ini­tia­tives poli­tiques majeures visant à garan­tir ou à éten­dre le lead­er­ship technologique.

L’UE pro­pose un fonds européen pour la com­péti­tiv­ité sou­tenant l’IA, les semi-con­duc­teurs, la robo­t­ique, l’informatique quan­tique, l’espace, les tech­nolo­gies pro­pres et les biotechnologies.

Aux États-Unis, la stratégie nationale de l’administration Trump de 2020 a iden­ti­fié 20 tech­nolo­gies cri­tiques et émer­gentes essen­tielles pour la défense et la com­péti­tiv­ité économique, notam­ment l’informatique avancée, l’IA, les biotech­nolo­gies, l’informatique quan­tique et les tech­nolo­gies spa­tiales. La loi CHIPS and Sci­ence Act de 2022 a suivi avec 280 mil­liards de dol­lars d’engagements sur dix ans pour ren­forcer les chaînes d’approvisionnement en semi-con­duc­teurs et créer la Direc­tion de la tech­nolo­gie, de l’innovation et des parte­nar­i­ats avec les ser­vices financiers nationaux (NSF). Un décret prési­den­tiel de mars 2025 a en out­re chargé le Bureau de la poli­tique sci­en­tifique et tech­nologique de la Mai­son-Blanche de garan­tir le lead­er­ship des États-Unis grâce à des investisse­ments du secteur privé et à de nou­velles approches de finance­ment de la recherche met­tant l’accent sur l’aspect « com­mer­cial » de la découverte.

D’autres grandes économies ont pour­suivi des straté­gies par­al­lèles. La « Bous­sole de la Com­péti­tiv­ité 2025 » de l’UE pro­pose un fonds européen pour la com­péti­tiv­ité sou­tenant l’IA, les semi-con­duc­teurs, la robo­t­ique, l’informatique quan­tique, l’espace, les tech­nolo­gies pro­pres et les biotech­nolo­gies. La « Vision japon­aise de la Société 5.0 » met l’accent sur l’IA, la robo­t­ique, la tech­nolo­gie quan­tique et les semi-con­duc­teurs. Le pro­gramme chi­nois « Made in Chi­na 2025 » vise à trans­former le secteur man­u­fac­turi­er en tirant par­ti de sa main‑d’œuvre qual­i­fiée et de sa dom­i­na­tion mon­di­ale dans la pro­duc­tion de ter­res rares, essen­tielles pour l’électronique et les sys­tèmes de défense.

Deep Tech et pipeline d’innovation

La tra­duc­tion des avancées sci­en­tifiques en appli­ca­tions com­mer­ciales passe de plus en plus par les entre­pris­es de deep tec, qui tirent par­ti des per­cées sci­en­tifiques et tech­niques pour relever les défis liés à l’énergie, à la sécu­rité ali­men­taire, à l’exploration spa­tiale et au traite­ment des mal­adies. Ces entre­pris­es sont con­fron­tées à des défis par­ti­c­uliers : des besoins inten­sifs en R&D au stade pré­coce, des besoins en cap­i­taux impor­tants avant la com­mer­cial­i­sa­tion, des exi­gences en matière d’infrastructures spé­cial­isées et une dépen­dance à l’égard de tal­ents spé­cial­isés dans des domaines tels que l’ingénierie des sys­tèmes quan­tiques optiques.

Les secteurs de la deep tech recoupent large­ment ceux des CET, englobant l’IA, les biotech­nolo­gies, l’informatique quan­tique, les tech­nolo­gies spa­tiales et les tech­nolo­gies de défense. Con­scient de ce lien, l’Institut européen d’innovation et de tech­nolo­gie a lancé l’initiative Deep Tech Tal­ent, qui vise à for­mer un mil­lion de per­son­nes dans 15 domaines d’ici 2025. Près d’un tiers du cap­i­tal-risque européen est désor­mais con­sacré à des investisse­ments dans les tech­nolo­gies de pointe. De même, le gou­verne­ment améri­cain a été un investis­seur majeur dans ce domaine, même si les coupes budgé­taires prévues pour 2025 dans des agences, telles que la NSF, ont sus­cité des inquié­tudes quant à la péren­nité de ce sou­tien. La Chine a adop­té une approche stratégique en créant un fonds de 138 mil­liards de dol­lars soutenu par le gou­verne­ment et des­tiné à l’informatique quan­tique et aux tech­nolo­gies spatiales.

Le classe­ment 2024 des villes sci­en­tifiques du Nature Index met en avant que la moitié des 20 pre­mières villes sci­en­tifiques mon­di­ales se trou­vent désor­mais en Chine. 

La con­cur­rence pour le lead­er­ship tech­nologique dépend en fin de compte du cap­i­tal humain. La Chine forme chaque année beau­coup plus d’étudiants en STEM que les États-Unis, l’Europe et le Japon cumulés, avec plus de 40 % des diplômes uni­ver­si­taires chi­nois dans les domaines STEM, con­tre 20 % aux États-Unis. Le classe­ment 2024 des villes sci­en­tifiques du Nature Index a ren­for­cé cette ten­dance, mon­trant que la moitié des 20 pre­mières villes sci­en­tifiques mon­di­ales se trou­vent désor­mais en Chine. Les États-Unis ont his­torique­ment com­pen­sé leur pro­duc­tion nationale en STEM par le recrute­ment de tal­ents inter­na­tionaux, en par­ti­c­uli­er en prove­nance de la Chine et de l’Inde. Cepen­dant, cet avan­tage est remis en cause par des change­ments poli­tiques. Les incer­ti­tudes budgé­taires et les annu­la­tions de sub­ven­tions ont con­tribué au départ de chercheurs des insti­tu­tions améri­caines. La procla­ma­tion prési­den­tielle de sep­tem­bre 2025 imposant des frais de 100 000 dol­lars pour les nou­velles deman­des de visa H‑1B a par­ti­c­ulière­ment affec­té le secteur tech­nologique, ce qui pour­rait accélér­er le flux de tal­ents vers les pays concurrents.

Étude de cas : les écosystèmes d’innovation régionaux

Si l’attention se con­cen­tre prin­ci­pale­ment sur les grands pôles tech­nologiques, les écosys­tèmes d’innovation régionaux jouent égale­ment un rôle impor­tant dans le développe­ment des tech­nolo­gies spa­tiales et des tech­nolo­gies cri­tiques et émer­gentes. Le Nou­veau-Mex­ique offre un exem­ple utile de la manière dont les États peu­vent soutenir le développe­ment tech­nologique grâce à des investisse­ments dans les infra­struc­tures et les insti­tu­tions de recherche. Le Space­port Amer­i­ca, pro­priété de l’État, met à dis­po­si­tion des instal­la­tions d’essai de fusées util­isées par des entre­pris­es telles que SpaceX, offrant ain­si l’accès à des infra­struc­tures spé­cial­isées dont la repro­duc­tion néces­sit­erait des investisse­ments privés con­sid­érables. À la New Mex­i­co Tech, les chercheurs appliquent les principes du bio­mimétisme pour dévelop­per des tech­nolo­gies de drones dont les appli­ca­tions vont de l’exploration plané­taire à la sur­veil­lance de la faune sauvage et à la sécu­rité aérienne.

Un pro­jet exam­ine com­ment la col­oration des papil­lons monar­ques con­tribue à la con­ser­va­tion de l’énergie pen­dant leur migra­tion d’environ 5 000 km, avec des résul­tats qui pour­raient per­me­t­tre d’améliorer l’efficacité de l’aviation. Une autre ini­tia­tive con­siste à dévelop­per des cap­teurs volants de l’ordre du mil­ligramme, inspirés des graines de pis­senlit, pour l’exploration de Mars. Ces cap­teurs utilisent des matéri­aux pié­zoélec­triques pour capter l’énergie solaire et atmo­sphérique, ce qui leur per­met de fonc­tion­ner de manière autonome dans les tubes de lave mar­tiens. D’autres recherch­es por­tent sur des drones de sur­veil­lance respectueux de la nature, util­isant des ani­maux empail­lés qui se fondent dans la pop­u­la­tion ani­male, et four­nissant des infor­ma­tions sur la physique du vol des oiseaux et les com­porte­ments de vol en groupe applic­a­bles à l’aviation com­mer­ciale. Ces résul­tats con­tribuent au développe­ment de drones représen­tant des oiseaux pré­da­teurs, conçus pour réduire les col­li­sions coû­teuses avec les oiseaux dans les aéro­ports. La réserve naturelle nationale Bosque del Apache au Nou­veau-Mex­ique con­stitue un obser­va­toire idéal pour ces recherches.

Au-delà des résul­tats de la recherche, le New Mex­i­co Tech se développe en tant que pôle région­al de tech­nolo­gie des drones grâce à des ini­tia­tives de développe­ment de la main‑d’œuvre. Un pro­gramme sur les drones des­tiné aux élèves de la mater­nelle à la ter­mi­nale per­met aux lycéens de con­cevoir et de con­stru­ire des drones pen­dant les ses­sions d’été, tan­dis qu’environ 40 étu­di­ants diplômés de divers­es dis­ci­plines ont par­ticipé à des recherch­es sur la tech­nolo­gie des drones, le bio­mimétisme et l’exploration planétaire.

Beau­coup de ces étu­di­ants ont reçu des prix pres­tigieux pour leurs con­tri­bu­tions, qui sont sou­vent célébrées sur les réseaux soci­aux. Ces étu­di­ants tis­sent très tôt des liens au sein d’une équipe et par­ticipent à des con­férences majeures, telles que la con­férence 2025 AIAA Avi­a­tion and ASCEND, où ils présen­tent leurs travaux sur les drones et les sys­tèmes aérospa­ti­aux. D’importantes actions de sen­si­bil­i­sa­tion de la com­mu­nauté locale/régionale, qui sus­ci­tent l’enthousiasme quant à la manière dont le NMT révo­lu­tionne la tech­nolo­gie des drones, sont égale­ment menées de manière con­tin­ue par le biais d’un cer­tain nom­bre de médias, notam­ment des inter­views avec, par exem­ple, New Mex­i­co Fron­tiers Dig­i­tal Show KRQE.

Une fil­ière drone est en cours de con­cep­tion afin de reli­er les col­lèges com­mu­nau­taires du Nou­veau-Mex­ique et de créer une voie pour que la future généra­tion d’étudiants puisse con­tribuer active­ment à la main‑d’œuvre des­tinée à l’industrie aérospa­tiale de l’État. Par­mi les instal­la­tions disponibles, il existe égale­ment une cage gril­lagée pour drones où tous les types de drones peu­vent être testés sans avoir à se souci­er d’enfreindre les règles de l’administration fédérale d’aviation (FAA).

Défis et opportunités

Avec la demande crois­sante des gou­verne­ments du monde entier pour un meilleur retour sur investisse­ment dans la recherche sci­en­tifique, le ciblage stratégique des CET devrait s’intensifier, avec des attentes accrues en matière de résul­tats révo­lu­tion­naires. Cepen­dant, pour libér­er le poten­tiel de ces tech­nolo­gies, il faut relever plusieurs défis inter­dépen­dants. Pre­mière­ment, le développe­ment de tal­ents inter­dis­ci­plinaires dans le domaine des hautes tech­nolo­gies néces­site de repenser les approches en matière d’éducation et de for­ma­tion afin de favoris­er la col­lab­o­ra­tion au-delà des fron­tières dis­ci­plinaires tra­di­tion­nelles. Deux­ième­ment, il reste dif­fi­cile, dans le cadre des struc­tures de finance­ment con­ven­tion­nelles, d’attirer des cap­i­taux d’investissement accep­tant des risques tech­niques élevés et des délais de développe­ment pro­longés. Troisième­ment, l’accès aux infra­struc­tures dépend de parte­nar­i­ats inter­sec­to­riels entre les pou­voirs publics, les uni­ver­sités et l’industrie, rela­tions qui néces­si­tent un engage­ment soutenu et l’harmonisation des incitations.

L’exemple du New Mex­i­co Tech illus­tre com­ment ces défis peu­vent être relevés grâce à des approches coor­don­nées com­bi­nant des instal­la­tions de recherche, des parte­nar­i­ats inter­sec­to­riels et le développe­ment de tal­ents à plusieurs niveaux. En reliant les réal­i­sa­tions sci­en­tifiques aux appli­ca­tions pra­tiques, ces écosys­tèmes peu­vent éclair­er les déci­sions d’investissement pub­lic-privé et accélér­er la com­mer­cial­i­sa­tion des tech­nolo­gies. Le suc­cès de l’économie spa­tiale émer­gente et des secteurs tech­nologiques con­nex­es dépen­dra en fin de compte de l’efficacité avec laque­lle les nations et les régions relèveront ces défis fon­da­men­taux tout en favorisant l’innovation dans les domaines pub­lic et privé. L’expansion con­tin­ue des activ­ités spa­tiales, com­binée aux pro­grès des tech­nolo­gies cri­tiques et émer­gentes, laisse présager que les prochaines décen­nies ver­ront des développe­ments impor­tants dans la manière dont l’humanité accède à l’espace et l’utilise. Ces développe­ments seront façon­nés autant par les choix poli­tiques et les arrange­ments insti­tu­tion­nels que par les capac­ités technologiques.

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