vice-président du groupe ENGIE, en charge de la recherche et de l’innovation
Jordi Badosa
directeur technique du centre interdisciplinaire Energy4Climate dans le Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD) à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
L’urgence climatique nécessite de travailler en simultané sur diverses solutions techniques, qu’il faudra combiner pour décarboner nos émissions.
Inciter à la sobriété énergétique, développer les énergies renouvelables, capturer le CO2 atmosphérique… Les leviers d’actions sont multiples.
La France est le 3ème producteur d’énergie solaire, toutefois cette énergie ne représente aujourd’hui que 3 % de la consommation énergétique des Français.
Dans l’idée de déployer massivement l’énergie photovoltaïque, il faudrait installer à des endroits variés, de nouveaux panneaux plus performants à 90 % recyclables.
De nouvelles pistes prometteuses explorées comme l’installation de panneaux sur des lacs ou l’agri-voltaïsme.
doctorante au Centre de recherche en gestion (I³-CRG*) à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
Le processus de production du biométhane émet du CO2 biogénique et du méthane résiduel, ce dernier participant au réchauffement climatique.
Pour réduire cet impact environnemental, une réglementation française impose aux usines de limiter leurs émissions de méthane entre 0,5 % et 1 % d’ici 2025.
Purifier le CO2 biogénique pourrait permettre de réduire les émissions de méthane : il peut être utilisé de différentes façons dans une optique d’économie circulaire.
Le CO2 biogénique peut avoir des utilisations dans des champs aussi variés que l’industrie alimentaire ou le monde médical.
Proposer le CO2 biogénique à un prix compétitif tout en améliorant la logistique et le coût des technologies de captage peut le faire se substituer au CO2 d’origine fossile.
enseignant-chercheur au sein d’IFP School et chercheur associé à la Chaire énergie & prospérité
En bref
La transition énergétique est pour l’instant entravée par la synergie des systèmes énergétiques fossiles et décarbonés.
Cette transition que nous devons accomplir devra être absolue et rapide, ce qui nécessite la mise en place d’un nombre considérable d’infrastructures basées sur les énergies renouvelables.
Cela s’accompagne d’un retour des contraintes matérielles et de la prise de conscience des limites planétaires.
L’hydrogène vert est prometteur, mais demanderait augmenter quantitativement notre production pour atteindre l’objectif de 500 millions de tonnes/an, d’ici 2050.
Les efforts nécessaires sont comparables à ceux d’une économie de guerre, bien que l’emploi de ce terme soit trompeur, car il induit que l’effort mené sera de courte durée.
Se préparer au changement de paradigme imposé par la transformation écologique est indispensable.
chercheuse postdoctorale à l'école MINES Paristech
En bref
Les réseaux de chaleur posent des problèmes sociétaux et environnementaux.
Le contexte incertain, la complexité et le manque de transparence des systèmes existants entravent le développement de réseaux de chaleur plus durables.
Il est nécessaire de rétablir la confiance entre les parties prenantes pour que la co-création puisse débloquer leur développement.
Les pratiques de co-création nécessiteront de nouvelles compétences, de la conception de la gouvernance à la sécurisation des ressources.
Le biochar fait partie des solutions de stockage de CO2 émergentes et prometteuses afin d'atténuer les rejets de dioxyde de carbone dans l'environnement.
Transformer la biomasse en biochar permet de stabiliser une partie du carbone qu’elle contient, ce qui évite son rejet dans l’atmosphère.
La valorisation du gaz issu de la pyrolyse sous forme d’énergie permet au biochar de diminuer les recours aux énergies fossiles.
À ce jour, parmi les 2 milliards de tonnes de CO2 captées chaque année, moins de 1 % le sont grâce aux nouvelles méthodes de stockage.
Toutefois, le potentiel du biochar possède des limites, comme la nécessité de bénéficier de suffisamment de gisements en matière première.