chef du service d’oncogénétique du CHU de Montpellier
En bref
Les soins sur mesure, autrement appelés « médecine personnalisée », se sont déjà faits une place dans la pratique médicale.
Les médicaments ciblant des mutations de cancers améliorent la survie par rapport à ceux qui sont généralisés (40% de gain dans le cas du gène BRCA1, par exemple).
La médecine personnalisée, c’est aussi pouvoir lire dans le génome du patient ses risques de développer une maladie dans le futur.
Actuellement, une centaine de gènes peuvent, s’ils ont mutés, conduire le médecin à proposer un nouveau traitement ou conseiller des mesures de prévention.
Pour le Pr Pascal Pujol, il manque toujours des outils numériques pour orienter le patient vers la meilleure option thérapeutique en fonction de ses données génétiques.
président du Département de biologie de l'Ecole polytechnique (IP Paris)
En bref
La cancérologie est la première spécialité médicale à bénéficier de la médecine personnalisée.
Cet exemple montre des résultats spectaculaires, pour augmenter la survie des patients contre le cancer, mais révèle en même temps ses limites.
20 ans après ses débuts, l’innovation a tenu ses promesses, mais elle a aussi soulevé de nouvelles questions que la recherche biomédicale peine encore à résoudre ; comme la résistance que les tumeurs développent contre les traitements.
directeur du Centre de recherche en gestion de l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
La médecine personnalisée n’implique pas seulement des traitements : elle englobe également le parcours de soins.
Le professeur Étienne Minvielle de l’École polytechnique explique que pour mieux soigner des patients, il faut également individualiser l’accompagnement extra-médical.
Les patients ont des besoins, des envies, des personnalités et des styles de vie différents. Une prise en compte au cas par cas de ces différences pourrait améliorer les résultats des traitements.
Un parcours de santé personnalisé pourra s’appuyer sur des outils numériques inspirés de ceux développés par le e-commerce.
Le nom de ce dossier est emprunté à Étienne Minvielle et à sa thèse de gestion réalisée à l’École polytechnique (Gérer la singularité à grande échelle).
ingénieure Inria en biomécanique, prix Jeunes Talents France 2020 « Pour les femmes et la science » (L'Oréal-Unesco)
En bref
Pour améliorer l’efficacité des traitements, il est parfois nécessaire de s’adapter aux spécificités mécaniques des organes des patients.
Afin d’éviter des examens invasifs, l’équipe MΞDISIM (à l’Inria et à l’Institut Polytechnique), développe des méthodes pour modéliser numériquement les organes des patients.
La docteure Cécile Patte travaille plus spécifiquement sur un outil pour créer un avatar digital des poumons de patients souffrant de fibrose pulmonaire – une des séquelles fréquentes de la Covid-19.
Ce jumeau numérique permettra d’étudier les traitements personnalisés de manière non invasive.
maître de conférences en sciences économiques à l'Université de Bourgogne
En bref
La médecine personnalisée produit une très grande quantité de données, dont certaines ne sont pas directement liées à la prescription initiale, et peuvent aller jusqu’à concerner la famille du patient.
Cela pose ainsi des questions sur la manière dont ces informations peuvent être communiquées et sur la valeur qu’elles ont pour le médecin, le patient et le reste de la société.
Il est aussi très difficile de bien mesurer tous les coûts et bénéfices des soins personnalisés.
Ce changement de modèle de santé implique enfin une réflexion éthique pour assurer l’égalité d’accès à ces nouveaux traitements.
directeur de recherche en statistiques à Inria et professeur au Centre de mathématiques appliquées (CMAP*) à l’École polytechnique (IP Paris)
Jonathan Chauvin
PDG, Lixoft
En bref
La médecine personnalisée produit une très grande quantité de données, dont certaines ne sont pas directement liées à la prescription initiale, et peuvent aller jusqu’à concerner la famille du patient.
Cela pose ainsi des questions sur la manière dont ces informations peuvent être communiquées et sur la valeur qu’elles ont pour le médecin, le patient et le reste de la société.
Il est aussi très difficile de bien mesurer tous les coûts et bénéfices des soins personnalisés.
Ce changement de modèle de santé implique enfin une réflexion éthique pour assurer l’égalité d’accès à ces nouveaux traitements.
Auteurs
Agnès Vernet
journaliste scientifique
Après une formation initiale en biologie moléculaire, Agnès Vernet s’est formée au journalisme scientifique à l’ESJ-Lille. Depuis 14 ans, elle écrit dans différents supports, magazines scientifiques, titres professionnels et médias généralistes, en France et en Suisse. Depuis le 1er février 2021, elle a été élue présidente de l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI).