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L'hydrogène vert doit encore faire ses preuves

6 épisodes
  • 1
    L’hydrogène : un effet de mode contre l’effet de serre ?
  • 2
    Le stockage, un verrou majeur de la filière hydrogène
  • 3
    L'hydrogène sera-t-il le carburant de demain ?
  • 4
    Pourquoi l’hydrogène est émetteur de CO2
  • 5
    L’hydrogène, avenir de la combustion ?
  • 6
    L’hydrogène turquoise franchit une étape industrielle
Épisode 1/6
Cécile Michaut, journaliste scientifique
Le 8 juillet 2021
5 min. de lecture

En bref

  • De nombreux Etats et entreprises placent leurs espoirs dans l'hydrogène pour lutter contre le réchauffement climatique.
  • Mais la production d'hydrogène (H2) nécessite l'apport d'autres sources d'énergie qui émettent du CO2.
  • Actuellement, 95% de l'hydrogène est produit à partir de combustibles fossiles, car c'est moins cher. Les 5 % restants sont produits par électrolyse, ce qui nécessite de l'électricité provenant du réseau (également issue de combustibles fossiles).
  • Pour en faire réellement un carburant vert, d'importants investissements en R&D seront nécessaires, associés à de fortes incitations réglementaires.
Épisode 2/6
Johnny Deschamps, professeur à l'Unité chimie et procédés (UCP) de l'ENSTA Paris (IP Paris)
Le 8 juillet 2021
4 min. de lecture
Johnny Deschamps
Johnny Deschamps
professeur à l'Unité chimie et procédés (UCP) de l'ENSTA Paris (IP Paris)

En bref

  • Même si l’hydrogène suscite de l’intérêt, on oublie souvent que son stockage représente un défi pour son utilisation.
  • Ainsi à l’état liquide, l’hydrogène nécessite des réservoirs cryogéniques le conservant a -253 °C, ce qui demande une quantité d’énergie considérable.
  • D’autres techniques de stockage sont en cours de développement, telles que le stockage par absorption ou sous forme comprimée, mais pour le moment aucune solution n’est assez économique ou pratique pour être employée de manière durable.
Épisode 3/6
Olivier Perrin, associé dans le secteur de l’énergie, des ressources et de l’industrie chez Deloitte et Alexandre Kuzmanovic, directeur chez Monitor Deloitte dans le domaine de l'énergie, des ressources et de l'industrie, et plus particulièrement dans le secteur aérospatial
Le 8 juillet 2021
5 min. de lecture
Olivier Perrin
Olivier Perrin
associé dans le secteur de l’énergie, des ressources et de l’industrie chez Deloitte
Alexandre Kuzmanovic
Alexandre Kuzmanovic
directeur chez Monitor Deloitte dans le domaine de l'énergie, des ressources et de l'industrie, et plus particulièrement dans le secteur aérospatial

En bref

  • Les transports, étant responsables pour une partie considérable des émissions de GES, sont de fait une des cibles principales de l’industrie de l’hydrogène.
  • Des véhicules fonctionnant grâce aux piles à combustibles pourraient réduire les émissions de GES de 80% si l’hydrogène utilisé est bleu et de 15% s’il est gris, par rapport aux véhicules actuels.
  • Leur déploiement dans les pays de l’UE est prévu dans les dix années à venir, mais ce projet reste très coûteux.
  • L’hydrogène en tant que carburant ne sera pas seulement employé pour la mobilité terrestre mais pourrait aussi trouver sa place dans l’exploration spatiale.
Épisode 4/6
Didier Dalmazzone, professeur en chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)
Le 8 juillet 2021
5 min. de lecture
Ddidier Dalmazzone
Didier Dalmazzone
professeur en chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)

En bref

  • L'hydrogène gris, la méthode la plus répandue pour produire de l'hydrogène, est aussi le procédé qui présente la pire empreinte carbone.
  • Il est produit par reformage à la vapeur de gaz naturel et coûte 1,5 €/kg, contre 6 €/kg pour l'hydrogène produit par électrolyse.
  • La production d'hydrogène devrait être multipliée par 14 pour couvrir 20 % de la consommation énergétique mondiale, ce qui n'est pas possible actuellement avec l'hydrogène gris.
  • L'énergie de l'hydrogène peut être utilisée pour fabriquer d'autres carburants, directement comme agent propulseur ou dans une pile à combustible – chaque méthode ayant ses propres défis à relever.
Épisode 5/6
Laurent Catoire, responsable de l'Unité chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)
Le 8 juillet 2021
4 min. de lecture
Laurent Catoire
Laurent Catoire
responsable de l'Unité chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)

En bref

  • Aujourd'hui, la majeure partie de notre énergie est obtenue en brûlant des combustibles fossiles, moins chers que les énergies renouvelables.
  • L'hydrogène vert (H2) pourrait remplacer certains combustibles fossiles, notamment le gaz naturel, dans certains dispositifs de combustion comme carburant pour les turbines à gaz et les processus industriels.
  • Certaines méthodes de combustion de l'hydrogène produisent 90 % de pollution en moins sous forme d'oxydes d'azote (NOx).
Épisode 6/6
Le 27 septembre 2022
5 min. de lecture
Laurent Fulcheri
Laurent Fulcheri
directeur de recherche au Centre PERSEE de MINES-ParisTech

En bref

  • L’hydrogène « turquoise » est formé à partir de méthane qui alimente un réacteur. Ce réacteur le chauffe à haute température (1000 à 2000 °C) en l’absence d’oxygène.
  • De ce procédé le méthane se décompose en hydrogène (H2) et en noir de carbone solide (C), tout en évitant de produire du CO2 en retour.
  • L’hydrogène « gris » — qui représente 95 % de l’hydrogène produit aujourd’hui — émet 9,89 kg CO2e/kg. C’est donc près de 10 fois plus que l’hydrogène « turquoise » !
  • Aujourd’hui, la production d’hydrogène « turquoise » se trouve à un niveau d’émission proche de l’hydrogène « vert » (0,03 à 0,37 kg CO2e/kg), mais elle est 3 fois moins gourmande en énergie, un chiffre pouvant théoriquement grimper jusqu’à 7 en améliorant les procédés.
  • Si le réacteur est entièrement alimenté en biogaz issu de déchets ménagers, l’intensité carbone chute à -5,22 kg CO2e/kg ! Dans un scénario où le gaz fossile et le biogaz sont mélangés, seuls 10 % de biogaz suffisent pour une intensité carbone nulle.

Auteurs

Cécile Michaut

Cécile Michaut

journaliste scientifique

Titulaire d’un doctorat de chimie de l’université Paris-XI Orsay, Cécile Michaut a été enseignante-chercheuse pendant deux ans, avant de bifurquer vers le journalisme scientifique en 1999. Parmi ses collaborations, citons Le Monde, La Recherche, Pour la Science, Science et vie, Sciences et Avenir, Environnement Magazine… Elle enseigne également la vulgarisation et le media training pour plusieurs organismes de recherche et universités. Elle a fondé la société Science et partage (www.scienceetpartage.fr), et publié en 2014 le livre Vulgarisation scientifique, mode d’emploi (EDP Sciences).

Johnny Deschamps

Johnny Deschamps

professeur à l'Unité chimie et procédés (UCP) de l'ENSTA Paris (IP Paris)

Les principales activités de recherche de Johnny Deschamps concernent la production d'hydrogène vert à partir de biomasse, le stockage d'hydrogène par adsorption dans des matériaux poreux de type organic frameworks, les matériaux énergétiques et le confinement de fluides et de métaux dans des matériaux poreux. Il développe des techniques originales de dopage de matériaux type organic frameworks au moyen de matériaux carbonés et de métaux et il enseigne ''la filière hydrogène" dans plusieurs institutions prestigieuses en France et en Chine.

Olivier Perrin

Olivier Perrin

associé dans le secteur de l’énergie, des ressources et de l’industrie chez Deloitte

Olivier Perrin co-développe un des 4 centres d’excellence « Future of Mobility » pour Deloitte et travaille plus particulièrement sur les sujets de stratégie et de transformation liés notamment à la transition énergétique. Il a plus de 20 ans d'expérience en conseil et est intervenu auprès de nombreux grands groupes dans plus de 30 pays.

Alexandre Kuzmanovic

Alexandre Kuzmanovic

directeur chez Monitor Deloitte dans le domaine de l'énergie, des ressources et de l'industrie, et plus particulièrement dans le secteur aérospatial

Alexandre Kuzmanovic conseil en stratégie et en transformation d'entreprise, dans diverses industries lourdes (mines, métaux, matériaux de construction, services publics, production d'énergie, ...). Avant le conseil, il a travaillé chez Saint Gobain dans des fonctions d'ingénierie et de gestion de la production.

Ddidier Dalmazzone

Didier Dalmazzone

professeur en chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)

Didier Dalmazzone est aussi membre du Comité de Direction du Centre Interdisciplinaire Energy for Climate de l'Institut Polytechnique de Paris. Responsable du Parcours Production et Gestion de l'Énergie en 3ème année du cursus ingénieur ENSTA Paris, il est également responsable de la Mention de Master en Energie de l'IP Paris. Ses activités de recherche sur les procédés pour la transition énergétique concernent la filière hydrogène, la capture du CO2 ainsi que la réfrigération.

Laurent Catoire

Laurent Catoire

responsable de l'Unité chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)

Laurent Catoire est professeur en cinétique chimique appliquée, en particulier à la combustion et en général à tous les systèmes réactifs. Après une thèse DGA, il travaille depuis 30 ans sur des systèmes réactifs assez peu étudiés, mal connus mais aux applications importantes ou potentiellement importantes (systèmes hypergoliques en propulsion spatiale, matériaux énergétiques civils et militaires (explosifs, propergols et générateurs de gaz), liquides ioniques énergétiques, nanothermites, combustion de l'aluminium, combustion des métaux, etc).