Accueil / Chroniques / COP28: l’enjeu climatique pour les petits États insulaires
tribune07_Climat_FR‑2
π Économie π Planète

COP28: l’enjeu climatique pour les petits États insulaires

Patricia Crifo
Patricia Crifo
professeure d’économie à l’École polytechnique (IP Paris), chercheuse au CREST (CNRS) et chercheuse associée à CIRANO
Stefano Dall’Aglio
Stefano Dall'Aglio
étudiant du Master "Économie des villes intelligentes et des politiques climatiques" à l'École polytechnique (IP Paris)
En bref
  • Lors de la COP28, les petits États insulaires en développement (PEID), qui subissent grandement les conséquences du changement climatique, ont été au cœur des discussions.
  • Ces territoires sont particulièrement exposés à la hausse du niveau de la mer, à la multiplicité des sécheresses et aux phénomènes météorologiques extrêmes qui affectent la population et l’économie.
  • Selon le GIEC, dans le scénario d'une augmentation de la température de 2,5 °C, le niveau de la mer devrait augmenter d'environ 58 cm d'ici 2100, impactant près de 430 millions de personnes.
  • A l’issue de la COP28 un fonds monétaire se concrétise, il engage de nombreux pays à investir dans la transition écologique et dans l'adaptation au climat pour atténuer ses effets dans les PIED.
  • La conférence a également consacré une partie des négociations à l'adoption d'un « cadre de transparence renforcé » pour les stratégies climatiques des pays développés.

La 28ème con­férence des par­ties (COP28) qui s’est tenue récem­ment à Dubaï a mis l’ac­cent sur les petits États insu­laires en développe­ment. Il s’ag­it d’un grand nom­bre de petites entités sou­veraines, prin­ci­pale­ment situées dans les Caraïbes et le Paci­fique, qui subis­sent pleine­ment les change­ments dra­ma­tiques provo­qués par le dérè­gle­ment cli­ma­tique. L’at­ten­tion portée à ces régions s’ex­plique par la prise de con­science de la fréquence crois­sante des événe­ments cli­ma­tiques extra­or­di­naires qui ont frap­pé de nom­breux petits États insu­laires en développe­ment, au cours de la dernière décennie.

Rien qu’en 2017, 22 des 29 îles des Caraïbes ont été touchées par le cyclone trop­i­cal Maria, qui a causé des dom­mages con­sid­érables à leurs sociétés et à leurs économies. En début d’an­née, deux cyclones de caté­gorie 4 ont frap­pé le Van­u­atu en moins de 24 heures, cau­sant des dégâts irrémé­di­a­bles1. La sit­u­a­tion est d’au­tant plus grave qu’il s’ag­it d’É­tats par­ti­c­ulière­ment frag­iles, situés sur des ter­ri­toires à moins de six mètres au-dessus du niveau de la mer et dont plus de 50 % des infra­struc­tures sont con­cen­trées à prox­im­ité immé­di­ate de la côte (moins de 500 mètres)2.

Au cours des deux semaines con­sacrées à l’événe­ment, la COP28 a abor­dé les ques­tions de l’adap­ta­tion au cli­mat et de l’at­ténu­a­tion de ses effets dans ces zones par­ti­c­ulière­ment dif­fi­ciles. La con­férence a égale­ment con­sacré une par­tie des négo­ci­a­tions à l’adop­tion d’un « cadre de trans­parence ren­for­cé » pour leurs straté­gies climatiques.

Adaptation au climat

La men­ace de l’élé­va­tion du niveau de la mer, asso­ciée à la mul­ti­plic­ité des sécher­ess­es et des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les cyclones et les typhons, entraîne non seule­ment une réduc­tion du ter­ri­toire disponible pour la pop­u­la­tion, mais aus­si du ter­ri­toire prop­ice à l’agriculture. En fin de compte, cela génère un prob­lème de mobil­ité et de déplace­ment cli­ma­tique. L’hos­til­ité des ter­ri­toires force les gens à quit­ter leur foy­er. Cela crée aus­si un prob­lème de dépen­dance économique vis-à-vis des impor­ta­tions depuis les pays dévelop­pés. Les prévi­sions ne sont pas par­ti­c­ulière­ment réjouis­santes. En effet, selon le rap­port 2022 du GIEC, dans le scé­nario d’une aug­men­ta­tion de la tem­péra­ture de 2,5 °C, le niveau de la mer devrait aug­menter d’en­v­i­ron 58 cm d’i­ci 2100, impac­tant env­i­ron 430 mil­lions de personnes.

Les pays les plus pau­vres sup­por­t­ent la majeure par­tie des pertes et dom­mages causés par le change­ment cli­ma­tique – estimés à plus de 150 mil­liards de dol­lars par an – et ils le font sou­vent par le biais d’une dette insouten­able3. En réponse aux deman­des de ren­force­ment du cadre de respon­s­abil­ité pour les straté­gies indus­trielles les plus émet­tri­ces, le « Loss and Dam­age Fund » - nom qui a été vive­ment con­testé par les États-Unis lors de la COP284 – est en train de pren­dre forme, après avoir été approu­vé en 2022. De nom­breux pays ont accep­té d’y con­tribuer, notam­ment la France, l’I­tal­ie et les Émi­rats arabes unis, qui ont promis 100 mil­lions de dol­lars cha­cun. Ceci porte le mon­tant total promis lors de la con­férence à 770 mil­lions de dol­lars, dont env­i­ron 115 mil­lions de dol­lars seront util­isés pour met­tre en place le fond à la Banque mon­di­ale. Le reste sera prin­ci­pale­ment investi dans l’adap­ta­tion au cli­mat et dans l’at­ténu­a­tion de ses effets dans les PEID (Petits États Insu­laires En Développe­ment)5.

Cet argent ne pour­ra toute­fois cou­vrir que 0,2 % des besoins des petits États insu­laires en développe­ment. Ces besoins vont de l’in­vestisse­ment dans les tech­nolo­gies d’adap­ta­tion (investisse­ments qui doivent être adop­tés pour empêch­er la dis­pari­tion physique de ces ter­ri­toires), à l’investissement néces­saire pour la tran­si­tion énergé­tique. Une telle tran­si­tion vise à leur per­me­t­tre de con­tribuer à l’élim­i­na­tion pro­gres­sive des com­bustibles fos­siles à l’échelle mon­di­ale, ain­si qu’à les détach­er des impor­ta­tions inter­na­tionales d’énergie.

Atténuation des changements climatiques

La COP28 a égale­ment abor­dé le prob­lème de l’at­ténu­a­tion du change­ment cli­ma­tique dans les PEID. « Les éner­gies renou­ve­lables sont un cadeau qui ne cesse d’être offert », a déclaré au début de la con­férence, Anto­nio Gutier­res, secré­taire général des Nations unies, pour soulign­er l’im­por­tance d’œu­vr­er une fois de plus pour un avenir plus vert et plus durable, loin des com­bustibles fos­siles. Le 5 décem­bre était la journée con­sacrée au thème de la tran­si­tion juste, c’est-à-dire à la prise en compte du besoin de créer des emplois décents et de qual­ité dans le cadre de la décar­bon­i­sa­tion pro­gres­sive de l’é­conomie, comme indiqué dans le préam­bule de l’Ac­cord de Paris (2015)6. Par­mi les nom­breux événe­ments, une con­férence sur la tran­si­tion énergé­tique durable des petits États insu­laires en développe­ment a été organ­isée, per­me­t­tant à de nom­breux dirigeants mon­di­aux des PEID de partager l’ex­péri­ence de leurs pays.

Toute­fois, les réus­sites de la Bar­bade et des Sey­chelles ne sont pas représen­ta­tives de la sit­u­a­tion générale des petits États insu­laires en développement 

La doc­teure et séna­trice Shan­tal Munro Knight, min­istre au cab­i­net du Pre­mier min­istre de la Bar­bade, est inter­v­enue pour soulign­er le rôle précurseur de son pays dans la tran­si­tion juste des petits États insu­laires en développe­ment. La Bar­bade s’ef­force, en effet, d’at­tein­dre un objec­tif de « zéro net » d’i­ci 2035, ce qui en fait le pre­mier petit État insu­laire en développe­ment à pou­voir attein­dre cet objec­tif. En par­al­lèle dans l’É­tat des Sey­chelles, l’én­ergie éoli­enne et solaire représente une grande oppor­tu­nité pour une tran­si­tion énergé­tique durable. Comme l’a annon­cé Flavien Jou­bert, min­istre de l’Agriculture, du change­ment cli­ma­tique et de l’en­vi­ron­nement des Sey­chelles, le pays a pro­duit env­i­ron 22 MW d’én­ergie éoli­enne au cours de la dernière décen­nie. Ce seuil lui a per­mis d’at­tein­dre son objec­tif de 5 % d’én­ergie renou­ve­lable d’i­ci 2020. Le min­istre a égale­ment déclaré que le pays visait désor­mais un porte­feuille d’én­er­gies renou­ve­lables de 100 % d’i­ci 2050, un objec­tif per­ti­nent, établi par le GIEC pour que les tem­péra­tures moyennes mon­di­ales soient con­tenues dans une hausse de 1,5 °C.

Toute­fois, les réus­sites de la Bar­bade et des Sey­chelles ne sont pas représen­ta­tives de la sit­u­a­tion générale des PEID. La tran­si­tion vers les éner­gies renou­ve­lables néces­site des investisse­ments très impor­tants, voire pro­hibitifs. Vince Hen­der­son, min­istre des Affaires étrangères, des affaires inter­na­tionales, du com­merce et de l’én­ergie de la Dominique, a indiqué que son pays s’apprêtait à sign­er un accord avec Ormat Tech­nolo­gies, pour un pro­jet impli­quant le développe­ment d’une cen­trale géother­mique d’une capac­ité de pro­duc­tion ini­tiale de 10 MW, dans le but ultime de pass­er à l’hy­drogène vert7. Il a indiqué que la con­clu­sion de l’ac­cord avait été « une lutte énorme » et a accusé les pays dévelop­pés d’avoir fourni des mécan­ismes financiers insuff­isants pour soutenir les PEID dans les accords d’achat d’élec­tric­ité. « Nous devons nous deman­der pourquoi nous, les PEID, qui avons fait preuve de plus d’en­gage­ment que les autres, n’avons pas été en mesure de trans­former cet engage­ment en action réelle. »

Les investisse­ments doivent non seule­ment affluer, mais aus­si répon­dre aux exi­gences spé­ci­fiques d’équité et d’ac­ces­si­bil­ité des dif­férents États. « Il est néces­saire de s’as­sur­er que les tech­nolo­gies émer­gentes et les instru­ments financiers sont adap­tés aux besoins spé­ci­fiques des îles », a con­clu la séna­trice Shan­tal Munro Knight en évo­quant les dif­fi­cultés ren­con­trées par les PEID pour ren­dre opéra­tionnels les cap­i­taux qui leur parviennent.

Lors d’une con­férence organ­isée le 4 décem­bre au pavil­lon améri­cain sur le thème des straté­gies de finance­ment cli­ma­tique pour les PEID (U.S. Depart­ment of State, 2023), Mia Mot­t­ley, Pre­mière Min­istre de la Bar­bade, a expliqué que la sous-pro­vi­sion finan­cière (à laque­lle les PEID sont con­fron­tés) va de pair avec l’in­cer­ti­tude cli­ma­tique crois­sante à laque­lle ils assis­tent. Cela aug­mente les coef­fi­cients de risque de tout type d’in­vestisse­ment. Elle a insisté sur le fait que dans le cas prob­a­ble d’une aggra­va­tion des con­di­tions cli­ma­tiques, le point de bas­cule­ment pour les PEID serait de devenir « com­plète­ment inas­sur­ables et inin­vestiss­ables ». Cela engen­dr­erait une boucle d’in­suff­i­sance finan­cière qui met­trait en péril l’au­tonomie économique et énergé­tique de ces États.

« Petits États insu­laires en développe­ment : une tran­si­tion énergé­tique juste et équitable vers un avenir résilient au change­ment cli­ma­tique » (Théâtre Al-Wahi, 5 décem­bre 2024).

Dans le but de soutenir la tran­si­tion juste des PEID et de réduire les risques liés au finance­ment cli­ma­tique, il est impor­tant de soulign­er l’en­gage­ment de l’IRE­NA (Agence Inter­na­tionale pour les Éner­gies Renou­ve­lables). Cette insti­tu­tion a lancé l’Ini­tia­tive phare pour les PEID en 2014, un cadre d’ac­tion com­plet visant à génér­er un sou­tien financier de la part de plus de 80 parte­naires. La LHI (IRENA SIDS Light­house Ini­tia­tive) a égale­ment établi l’ETAF (Ener­gy Tran­si­tion Accel­er­a­tor Finance Plat­form), une plate­forme de finance­ment qui promet 1 mil­liard de dol­lars – ce qui reste toute­fois en deçà des 200 mil­liards de dol­lars estimés néces­saires pour cou­vrir les besoins cli­ma­tiques de ces pays en développe­ment d’i­ci 20258. Aux yeux de Francesco La Cam­era, directeur général de l’a­gence et qui a eu l’hon­neur d’ou­vrir le débat du 5 décem­bre, il est essen­tiel que davan­tage d’in­vestis­seurs et de petits États insu­laires rejoignent le parte­nar­i­at. Avec eux, il faudrait créer un réseau de con­fi­ance mutuelle et de respon­s­abil­ité qui réduit les risques pour les investis­seurs et fasse de ces pays une cible d’in­vestisse­ment plus sûre et plus fiable.

Cadre de transparence renforcé

Les PEID doivent être con­sid­érés comme des exem­ples en matière d’é­conomie énergé­tique plus verte. Au titre de l’ar­ti­cle 13, l’Ac­cord de Paris a adop­té un cadre de trans­parence ren­for­cé pour le suivi et la déc­la­ra­tion des émis­sions nationales de gaz à effet de serre et a exam­iné de plus près les NDC (Con­tri­bu­tions Déter­minées au niveau Nation­al)9. Les out­ils de déc­la­ra­tion ont été élaborés et testés, mais ne sont pas encore opéra­tionnels. Il est prévu qu’ils devi­en­nent exploitable d’i­ci juin 2024. De nom­breux pays en développe­ment ont déjà com­mencé à revoir leur cadre de trans­parence avec l’aide de l’Ini­tia­tive pour la trans­parence de l’ac­tion cli­ma­tique (ICAT/Initiative for Cli­mate Action Transparan­cy) et de l’In­sti­tut de ges­tion des gaz à effet de serre (GHGMI/Greenhouse Gas Man­age­ment Institute).

Dans le cadre de sa mis­sion, l’I­CAT a aidé de nom­breux PEID (tels que les Mal­dives, Fid­ji ou Trinité-et-Toba­go) à met­tre en place des cadres de mesure sec­to­riels (ou économiques), des out­ils per­me­t­tant d’élaborer des prévi­sions et des pro­jec­tions d’émis­sions, afin de suiv­re le finance­ment de la lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique. Lors d’une con­férence organ­isée le 1er décem­bre par la CCNUCC (Con­ven­tion-Cadre des Nations Unies sur les Change­ments Cli­ma­tiques) et l’I­CAT, cer­taines des expéri­ences des PEID ont été partagées (ICAT, 2023). Aaliyah Tuitt, respon­s­able des don­nées tech­niques du min­istère de l’en­vi­ron­nement d’An­tigua-et-Bar­bu­da, a présen­té la stratégie de trans­parence adop­tée par son pays pour soutenir les ini­tia­tives cli­ma­tiques dans le domaine des trans­ports. Cette approche, qui s’ap­puie forte­ment sur la col­lecte de don­nées auprès de ses usagers, s’avér­era essen­tielle pour faciliter le pas­sage en douceur aux véhicules élec­triques, dont les ventes devraient attein­dre 100 % des ventes du marché d’i­ci 2030.

De même, Deep­i­ti­ka Chand, de la divi­sion du change­ment cli­ma­tique des Fid­ji au sein du bureau du Pre­mier min­istre, a illus­tré la manière dont le pays a util­isé ces cadres pour éval­uer l’in­flu­ence de l’a­gri­cul­ture sur les émis­sions de GES. Ce faisant, l’ad­min­is­tra­tion nationale a acquis une con­nais­sance plus appro­fondie de ses sché­mas d’émis­sion et des exi­gences spé­ci­fiques du secteur agri­cole, ouvrant la voie à des déci­sions poli­tiques ciblées, qui pour­ront garan­tir la sécu­rité ali­men­taire, amélior­er la qual­ité de la pro­duc­tion et ain­si favoris­er des sys­tèmes ali­men­taires résilients inclusifs.

La COP28 a révélé un retard opéra­tionnel de la part de la plu­part des pays dévelop­pés, qui n’ont pas réus­si à se dot­er d’un porte­feuille d’én­er­gies suff­isam­ment vertes. 

Mol­ly White, direc­trice prin­ci­pale de l’IMGE, a félic­ité les par­tic­i­pants pour les con­tri­bu­tions impor­tantes faites par leur pays. Elle a notam­ment relevé leur ouver­ture à cette stratégie de suivi inno­vante. La direc­trice a souligné l’im­por­tance du proces­sus d’ap­pren­tis­sage découlant de ce mode de fonc­tion­nement plus trans­par­ent. Elle a évo­qué la dif­fi­culté d’in­té­gr­er la plan­i­fi­ca­tion sec­to­rielle dans la déf­i­ni­tion d’ob­jec­tifs cli­ma­tiques à l’échelle de l’é­conomie, afin de pou­voir exam­in­er de plus près les per­for­mances macroé­conomiques d’un pays par rap­port à sa stratégie en matière de cli­mat. Après la con­férence, Mol­ly White que le plus grand défi futur, est de par­venir à ce que les pays dévelop­pés tirent des leçons de ceux en développe­ment. Toute­fois, en rai­son des prob­lèmes de traça­bil­ité et de l’ensem­ble plus large d’ac­tiv­ités économiques dans lesquelles les pays dévelop­pés sont impliqués, il sera très com­pliqué d’étendre ce cadre d’analyse économique intégré.

En résumé

Au terme des deux semaines con­sacrées à l’événe­ment, les résul­tats du pre­mier bilan mon­di­al de la COP28 ont révélé un retard opéra­tionnel de la plu­part des pays dévelop­pés. Ceux-ci n’ont pas réus­si à respecter leurs CDN, ni à se dot­er d’un porte­feuille d’én­er­gies vertes suff­isantes pour rester en phase avec l’ob­jec­tif d’une hausse de la tem­péra­ture moyenne de 1,5 °C. Les promess­es faites au « Loss and Dam­age Fund » par de nom­breux pays forte­ment émet­teurs reflè­tent la prise de con­science publique du déséquili­bre des émis­sions entre les États. Et ce, mal­gré des investisse­ments plus impor­tants pour l’at­ténu­a­tion du change­ment cli­ma­tique et l’adap­ta­tion des PEID. Les pays dévelop­pés doivent accélér­er l’élim­i­na­tion pro­gres­sive des com­bustibles fos­siles, afin d’empêcher la dis­pari­tion des petits États insulaires.

La mise en place du cadre de trans­parence ren­for­cée con­tribuera à garan­tir une plus grande clarté sur les straté­gies de décar­bon­i­sa­tion de nom­breux pays par­mi les plus émet­teurs, qui sont aujour­d’hui plus que jamais tenus de pren­dre des mesures effi­caces. « Bien que nous ne soyons pas respon­s­ables, nous sommes con­fron­tés à la destruc­tion de notre pays », c’est en ces ter­mes que Kon­ris May­nard, min­istre des Infra­struc­tures publiques de Saint-Kitts-et-Nevis, un petit État insu­laire des Caraïbes où l’élec­tric­ité ne peut être fournie 24 heures sur 24, a clô­turé la con­férence du 5 décem­bre. « Nous recher­chons un parte­nar­i­at, pas de la sym­pa­thie », a‑t-il ajouté.

À l’ap­proche de la COP29 à Bak­ou, une atten­tion par­ti­c­ulière sera portée à l’opéra­tionnal­i­sa­tion des fonds, et à l’en­gage­ment pris par les prin­ci­paux États à soutenir les PEID dans leur lutte pour la survie. Les sujets de dis­cus­sion refléteront égale­ment les résul­tats de la 4ème Con­férence inter­na­tionale sur les petits États insu­laires en développe­ment, qui se tien­dra à Antigua-et-Bar­bu­da en mai 2024. Elle éla­bor­era un pro­gramme d’ac­tion décen­nal pour les PEID, avec des objec­tifs con­crets néces­saires pour les aider à attein­dre leurs objec­tifs de développe­ment durable10.

1Al Jazeera (2023) L’é­tat d’ur­gence est déclaré alors que deux cyclones frap­pent Van­u­atu en 24 heures, Al Jazeera. Disponible ici : https://​www​.aljazeera​.com/​n​e​w​s​/​2​0​2​3​/​3​/​4​/​s​t​a​t​e​-​o​f​-​e​m​e​r​g​e​n​c​y​-​d​e​c​l​a​r​e​d​-​i​n​-​v​a​n​u​a​t​u​-​a​s​-​s​e​c​o​n​d​-​c​y​c​l​o​n​e​-hits
2Rap­port du GIEC, 2022. Chapitre 15 : Petites îles (2023) GIEC. Disponible ici: https://​www​.ipcc​.ch/​r​e​p​o​r​t​/​a​r​6​/​w​g​2​/​c​h​a​p​t​e​r​/​c​h​a​p​t​e​r-15/
3“ Sol­i­dar­ité avec ceux qui sont en pre­mière ligne de la crise cli­ma­tique : Un ensem­ble de pertes et de dom­mages pour la COP 28 ”. (2023) UUSC (Uni­tar­i­an Uni­ver­sal­ist Ser­vice Com­mit­tee) [Préim­pres­sion]. Disponible ici: https://assets-global.website-files.com/605869242b205050a0579e87/655b50e163c953059360564d_L%26DC_L%26D_Package_for_COP28_20112023_1227.pdf
4Igoe, M. (2023) “ Qu’est-ce qu’un nom ? Les États-Unis cherchent à don­ner une nou­velle image au fonds « pertes et dom­mages » pour le cli­mat » , Devex News. Disponible ici: https://​www​.devex​.com/​n​e​w​s​/​w​h​a​t​-​s​-​i​n​-​a​-​n​a​m​e​-​u​s​-​s​e​e​k​s​-​t​o​-​r​e​b​r​a​n​d​-​c​l​i​m​a​t​e​-​l​o​s​s​-​a​n​d​-​d​a​m​a​g​e​-​f​u​n​d​-​1​06758.
5Bilan Car­bone (2023) COP28: “ Prin­ci­paux résul­tats des négo­ci­a­tions des Nations unies sur le cli­mat à Dubaï ”, Car­bon Brief. Disponible ici: https://www.carbonbrief.org/cop28-key-outcomes-agreed-at-the-un-climate-talks-in-dubai/#:~:text=Nearly%20every%20country%20in%20the,years%20of%20international%20climate%20negotiations .
6“ Tran­si­tion énergé­tique juste pour les petits États insu­laires en développe­ment ” – COP28 UAE (2023) COP28 UAE. Disponible ici :  https://​www​.cop28​.com/​e​n​/​s​c​h​e​d​u​l​e​/​s​m​a​l​l​-​i​s​l​a​n​d​-​d​e​v​e​l​o​p​i​n​g​-​s​t​a​t​e​s​-​a​-​j​u​s​t​-​a​n​d​-​e​q​u​i​t​a​b​l​e​-​e​n​e​r​g​y​-​t​r​a​n​s​i​t​i​o​n​-​t​o​w​a​r​d​s​-​a​-​c​l​i​m​a​t​e​-​r​e​s​i​lient.
7“ L’île de la Dominique signe offi­cielle­ment un accord pour une cen­trale géother­mique” | CS Glob­al Part­ners Lim­it­ed. (2023). CS Disponible ici  : Glob­al Part­ners Lim­it­ed. https://​csglob​al​part​ners​.com/​n​e​w​s​-​d​o​m​i​n​i​c​a​-​o​f​f​i​c​i​a​l​l​y​-​s​i​g​n​s​-​g​e​o​t​h​e​r​m​a​l​-​p​o​w​e​r​-​p​l​a​n​t​-​deal/
8«  Les nations insu­laires lan­cent une nou­velle déc­la­ra­tion lors de la réu­nion des dirigeants de l’AO­SIS » – AOSIS. (2023). AOSIS – Alliance of Small Island States.Disponible ici :  https://​www​.aosis​.org/​i​s​l​a​n​d​-​n​a​t​i​o​n​s​-​l​a​u​n​c​h​-​n​e​w​-​d​e​c​l​a​r​a​t​i​o​n​-​a​t​-​a​o​s​i​s​-​l​e​a​d​e​r​s​-​m​e​e​ting/
9“ L’ac­cord de la COP28 mar­que le « début de la fin » de l’ère des com­bustibles fos­siles” (2023) UNFCCC. Disponible ici  : https://​unfc​cc​.int/​n​e​w​s​/​c​o​p​2​8​-​a​g​r​e​e​m​e​n​t​-​s​i​g​n​a​l​s​-​b​e​g​i​n​n​i​n​g​-​o​f​-​t​h​e​-​e​n​d​-​o​f​-​t​h​e​-​f​o​s​s​i​l​-​f​u​e​l-era .
10«  4ème con­férence inter­na­tionale sur les petits États insu­laires en développe­ment »  (SIDS4) (2023) IOE.Disponible ici : https://www.ioe-emp.org/events/event/4th-international-conference-on-small-island-developing-states-sids4#:~:text=IOE%20members%20from%20Small%20Island,the%20Course%20Toward%20Resilient%20Prosperity%22 .

Le monde expliqué par la science. Une fois par semaine, dans votre boîte mail.

Recevoir la newsletter