directeur de recherche au CNRS et président de l'Association Advanced Neurorehabilitation Thérapies (ANTS) à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, département de physique
Grégoire Courtine
professeur de neurosciences à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)
En bref
Les exosquelettes peuvent être perçus comme un moyen d’accompagner une population vieillissante, c’est notamment le cas au Japon.
En 2020, une équipe menée par le chercheur Grégoire Courtine a implanté à trois hommes paralysés un neurostimulateur cardiaque dans l’abdomen, et une quinzaine d’électrodes sur leur moelle épinière.
Les patients opérés ont pu faire leurs premiers pas presque immédiatement, même si cela était fait sur un tapis roulant dans un laboratoire.
De nombreuses améliorations sont attendues sur ces exosquelettes, comme le Bluetooth, aussi utile pour limiter les fils encombrants que pour en réduire son coût, et, pourquoi pas, populariser son utilisation.
expert d’assistance au laboratoire Ergonomie et Psychologie Appliquées à la Prévention (EPAP) à l’INRS
En bref
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 88 % des maladies professionnelles, et 20 % des accidents du travail sont dus à des maux de dos.
L’INRS a lancé, en 2012, une première étude prospective qui s’intitulait « Utilisation des robots d’assistance physique à l’horizon 2030 en France » pour soulager les travailleurs.
Pour l’épaule par exemple, les équipes ont visionné les espaces interosseux et tendineux, grâce à des ultrasons, et ont comparé le comportement de ces articulations avec et sans assistance.
Mais les exosquelettes ne constituent pas, pour autant, une réponse à l’ensemble des contraintes physiques auxquelles sont exposés les salariés.
maître de conférences en science politique à l'Université catholique de l'Ouest (Angers) et membre de l'équipe Stratégie, État et Recherche de la Paix (SERP)
En bref
Les États-Unis se sont positionnés comme la première puissance en matière de soldat augmenté, avec pour objectif la création de soldats n’ayant aucune limitation physique, physiologique ou cognitive.
L’exosquelette n’est pas la seule option envisagée pour l’armée, une motorisation du bas du corps est également en adéquation avec les objectifs américains.
La pharmacologie entre aussi en jeu avec des psychostimulants ou encore des anxiolytiques permettant de diminuer le stress des combattants.
Cependant ces augmentations ne sont pas sans risques, elles peuvent avoir des conséquences sur le plan psychologique, physique et posent des questions éthiques.
Auteurs
Marina Julienne
journaliste indépendante
Marina Julienne est diplômée en Lettres (université Paris IV) et Sciences Politiques (université Paris I). D’abord journaliste en rédaction (Agence de presse Zélig, quotidien Infomatin, mensuel Eurêka), elle a collaboré comme pigiste à Science et Vie, La Recherche, Sciences actualités (Cité dessciences), Terre Sauvage, Le Monde Science et Médecine. Elle est également auteure-réalisatrice de plusieurs documentaires, dans le domaine de l’éducation notamment, pour France-Télévision et Arte.